Pouvez-vous vous présentez et présenter vos missions ?

Je m’appelle Pedro Antonio Ojeda Pinta et je suis responsable de projets sociaux à l’Instituto Mayor Campesino de Buga (IMCA). L’IMCA est un centre social jésuite en Colombie, qui fêtera ses 60 ans d’existence l’an prochain. Notre mission est de travailler aux côtés des communautés rurales, paysannes, indigènes et afro-colombiennes sur les territoires où nous sommes présents. Nous travaillons sur différents aspects en vue d’améliorer les conditions de vie mais aussi de bien-être de ces communautés, qui ont été historiquement affectées, qui sont vulnérables et isolées. Le but est d’améliorer les processus économiques et productifs tout en respectant leurs traditions et l’environnement.

Les projets de développement que l’IMCA réalise dans différents territoires ruraux ont un objectif socio-politique qui vise le renforcement des capacités, plus spécifiquement, former les citoyens à participer à des instances de dialogue afin de parvenir à des accords avec les gouvernements locaux. Les projets ont également un but économique et productif ; nous orientons nos projets vers l’agroécologie, un mode de production alternatif et respectueux de l’environnement, lié à l’économie sociale et solidaire (ESS). L’objectif est de faire en sorte que les bénéfices de la production soient distribués de manière équitable et que les produits atteignent les marchés, pour que les organisations, les familles paysannes et les familles indigènes puissent avoir un revenu afin de satisfaire leurs différents besoins personnels, familiaux ou communautaires.

Vous travaillez avec AFL depuis longtemps, pouvez-vous expliquer comment fonctionne cette relation ? Quels types de projets avez-vous développés ensemble ?

Avec Acting for Life, nous avons commencé notre relation par un projet en février 2017, avant cela nous avions eu du temps pour apprendre à nous connaître, pour savoir quels étaient les enjeux communs et comment on pouvait travailler ensemble. Nous avons présenté une proposition de projet qui a été développée de 2017 à 2020, très orientée vers le renforcement des capacités sur les questions de la production agroécologique, les questions d’économie solidaire et le soutien aux organisations communautaires en termes d’investissement en capital de départ pour renforcer leurs systèmes de production, mais aussi leurs systèmes de transformation et de commercialisation. Ce projet a eu un impact intéressant car, sur la base de cette stratégie, d’autres actions sur le territoire ont commencé à devenir plus dynamiques et le tissu social s’est renforcé. Parallèlement à cela, il y a eu la mise en œuvre d’initiatives d’économie sociale et solidaire telles que la création du café Garittea, situé sur le campus de l’Université Javeriana à Cali, où la commercialisation et la consommation de café local biologique et écologique sont encouragées. Les partenaires qui constituent avec l’IMCA cette entreprise ESS sont deux organisations paysannes : l’Association des producteurs de café biologique de Colombie et l’Association des petits producteurs de café de La Marina. Pour résumer, Garittea est un café au profit d’une économie alternative et pour le bien-être des familles de caféiculteurs de ces organisations.

Pouvez-vous me parler du nouveau projet TERSAA ?

Le projet TERSAA est une proposition complète, c’est une étape supplémentaire dans cette relation que nous avons avec Acting for Life. Il reprend l’expérience du projet précédent qui avait un focus fort sur le travail avec les jeunes ruraux, mais maintenant à un niveau supérieur : le travail va se concentrer sur les organisations paysannes et indigènes, dont beaucoup de bénéficiaires sont ces jeunes d’ailleurs. Le TERSAA est un programme de plus grande envergure, qui va non seulement permettre de renforcer la dynamique de développement sur nos territoires, mais aussi d’autres partenaires qui se joignent à ce projet en Amérique latine : ASOPEP dans le département de Tolima et CCAIJO à Cuzco au Pérou, ainsi que cinq partenaires africains. Toutes ces expériences, tout cet éventail de possibilités que nous ouvre le TERSAA seront vraiment bénéfiques pour les processus que nous développons avec les communautés paysannes et autochtones dans le Valle del Cauca.

Quelle est plus-value de mettre en place des projets avec Acting for Life ?

Je tiens à reconnaître et à remercier Acting for Life pour le rôle important qu’elle joue dans la gestion des ressources pour les projets de développement dans le sud du pays. Ce rôle est fondamental parce qu’il permet la gestion de ressources venant de l’Agence Française de Développement, et grâce à cela nous pouvons utiliser ces ressources pour améliorer les conditions de vie des communautés paysannes et indigènes vulnérables. Ce partenariat nous aide à améliorer la qualité de vie de beaucoup de familles paysannes et indigènes, dont les rêves pourront se réaliser grâce aux ressources de la coopération internationale et cela signifie le bien-être et le bonheur pour eux et pour elles.