À Accra au Ghana du 7 au 11 octobre 2019, 16 journalistes de 13 pays ouest africains (Benin, Burkina Faso, Côte D’Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sierra Leone, Sénégal et Togo) ont été réunis pour une formation de sensibilisation et d’information sur la transhumance et le commerce du bétail en Afrique de l’Ouest. Cette formation a eu lieu en marge de la 6ème Concertation de Haut Niveau pour une transhumance apaisée.
Après deux ateliers de formation déjà réalisés à Ouagadougou (avril 2018) et à Lomé (février), Acting For Life et ses partenaires le CILSS et CARE Danemark entendent renforcer les capacités des journalistes de la télévision, la radio, la presse et la presse en ligne, afin qu’ils contribuent à déconstruire les stéréotypes et clichés négatifs sur le pastoralisme, la transhumance et le commerce de bétail en Afrique de l’Ouest.
En effet, au vue de l’importance économique de l’élevage pour la sous-région : « il y a plus de 20 millions de pasteurs, dans les pays sahéliens et l’élevage représente 40% du PIB. Le pastoralisme fournit 50% de la viande et 70% du lait au Sahel », selon Ahmet Moussa Hassan, Coordonnateur Régional du PREDIP (Projet régional de dialogue et d’investissement pour le pastoralisme et la transhumance au Sahel et dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest). Il s’agit pour les journalistes de mieux comprendre le pastoralisme et mieux valoriser ce mode de production animale essentiel à la vie des populations rurales tout en prenant en compte les défis auxquels le pastoralisme fait face aujourd’hui : changement climatique, dégradation des terres, croissance démographique, pression foncière, aspect sécuritaire (conflits, vols, insécurité), etc.
L’atelier s’articule autour de sessions théoriques menées par un formateur de l’ARED, et de mise en pratique par création d’un comité de rédaction éphémère, offrant aux journalistes l’opportunité de faire des reportages et rencontrer des acteurs du pastoralisme, de la transhumance et du commerce de bétail. Les publications des journalistes, reportages vidéo, audios ou textes sont ensuite regroupés sur une plateforme dédiée : le site www.transverses.org qui a pour objectif de devenir la plateforme ressource de référence pour les journalistes afin de rendre compte de manière objective des réalités du pastoralisme.
Les résultats attendus à la fin de cet atelier sont les suivants :
- Les journalistes participants sont assez outillés pour contribuer à limiter les conflits entre les éleveurs nomades et les populations ;
- Les différents concepts en rapport avec le pastoralisme sont mieux connus par les journalistes ;
- Les enjeux importants qui attendent cette filière dans les vingt prochaines années dans un contexte notamment de changement climatique et d’ouverture des marchés sont compris par les journalistes ;
- La collaboration via la plateforme Transverses est renforcée.
À la fin de l’atelier, les journalistes ultra-motivés se disent « sensibilisés, informés et engagés » au service de l’élevage mobile et des pasteurs. Ces journalistes deviennent de véritables vecteurs de paix et des ambassadeurs du pastoralisme dans leurs pays respectifs.