En janvier 2022, Acting for Life a rencontré 16 jeunes formés dans le cadre du programme TERSAA lors d’une mission de suivi dans le département des Collines au Bénin, et sur les 6 communes de la région : Dassa, Bantè, Savalou, Ouessé, Savè et Glazouè. Ces jeunes formés pendant 6 mois aux métiers de l’agriculture, de l’élevage et de la transformation, au centre Songhaï à Savalou, sont issus de familles d’agriculteurs ou de transformateurs. Avant la formation, et malgré peu de connaissances en la matière, ils pratiquaient des activités agricoles à très petite échelle et étaient déjà installés sur des terrains familiaux ou mis à disposition par des connaissances, un maire, ou une commune. Suivis par le Groupement intercommunal des Collines (GIC), partenaire d’AFL au Bénin, ces jeunes ont reçu des kits d’aide à l’installation – intrants, animaux et matériel agricole et de transformation – et se disent satisfaits des compétences acquises au centre. 


Bienvenu, Mohammed et Jérôme exercent leur activité de maraîchers dans une ferme mise à disposition où ils cultivent ensemble des tomates, des carottes, du piment, de la grande morelle et de l’amarante (feuilles de type épinards). Malgré des débuts prometteurs, ils rencontrent des difficultés d’accès à l’eau qui les contraignent à arroser manuellement leurs plantations. Des plantations sont parfois contaminées par des parasites comme c’est le cas de leurs tomates. Mais persévérance leur permettra d’en venir à bout !


Esther, jeune transformatrice installée sur la parcelle familiale, produit du gari (semoule de manioc) amélioré, des amuses bouches, des noix de cajou et des arachides. Aujourd’hui, son activité est devenue familiale : ses parents ont investi dans une scelleuse (appareil de fermeture de sacs en plastique) et ses sœurs l’aident dans la fabrication des produits. À l’avenir, elle souhaite développer de nouvelles activités (jus, sirops, etc.) et acquérir de nouvelles machines grâce aux revenus générés par la vente de ses produits.


Les poussins de Kerene.Kérène, quant à elle, a choisi de se lancer dans l’aviculture, également sur la parcelle familiale. En plus de la trentaine de poules offertes par le programme TERSAA, ses parents ont acquis 140 poussins. Elle a construit elle-même les enclos permettant d’abriter les poules et coqs. À présent, elle souhaite développer la vente d’œufs et de poulets, puis elle aimerait se diversifier et avoir des pintades.


Euloge Ismael Sikiratou Dagobert - avicultureÀ Bantè, 4 autres jeunes – Eloge, Ismaël, Sikiratou et Dagobert – se sont aussi lancés dans l’élevage de volailles (poules et pintades) mais également de cochons d’Inde. Au-delà des dotations du TERSAA, ils ont investi, grâce à leurs familles, dans l’achat de poussins. Toutefois, leur accès à l’eau pour l’élevage mais aussi pour la culture de leurs tomates reste limité. Ils sont contraints de puiser leur eau dans une source proche et de la ramener à moto.


Sabine s’est installée à Savalou, dans la buvette de son frère. Transformatrice, elle produit des yaourts, des amuses bouches (petits cailloux) et de la farine de maïs. Elle a reçu un réfrigérateur dans le cadre du programme TERSAA, qui lui permet de conserver les yaourts qu’elle produit. Outre cette dotation, les activités qu’elle a développées ne nécessitent pas de gros investissements en machines. Par ailleurs, elle aimerait se diversifier et se lancer dans la préparation de gâteaux et dans la transformation de fruits. Avant de rejoindre le programme TERSAA, elle avait suivi une formation dans un lycée agricole qui ne lui avait pas permis de s’insérer.  Elle avait alors entrepris de recommencer une formation en informatique.


Valéry, jeune aviculteur a la chance d’avoir pu bénéficier de l’appui de son frère Zaccharia pour l’aider dans son installation. Au total, ils possèdent 37 poules (dont quelques coqs) qu’ils abritent chez eux dans une petite basse-cour avec abri couvert. En outre, les deux frères mènent d’autres activités. En effet, à l’aide d’un moulin, ils produisent leur provende composée de maïs, de soja (préalablement grillé) et de riz. Ils fabriquent également des médicaments naturels – à titre préventif – réalisés avec du basilic et de l’eau de pluie. Pour l’instant, Valéry et Zaccharia n’ont pas commencé à vendre leurs poules et coqs, et travaillent exclusivement à leur reproduction. Toutefois, ils disposent d’un terrain près de chez eux, qu’ils souhaitent exploiter dès qu’ils auront davantage de moyens. Ils prévoient d’y faire pousser des cultures pour l’alimentation des poules, et d’ainsi réduire leurs coûts.


Caroline - porcherieCaroline a reçu 4 porcs grâce au programme TERSAA dont deux femelles attendaient déjà des petits lors de la visite d’AFL (possiblement 3 porcelets par portée). Fille du chef du village, Caroline travaille sur la parcelle familiale où elle a construit une porcherie en bois avec un toit de tôle. Elle nourrit ses porcs avec du son de maïs, leur donne des vitamines et les traite contre les parasites de façon naturelle. Leurs déjections sont utilisées comme compost, dans un petit espace maraîcher qu’elle exploite avec sa mère en saison sèche. Elles y cultivent du crincrin, du piment et de la grande morelle grâce au point d’eau creusé par son père.


Armelle est maraîchère et cultive une parcelle qui appartient à son père, dans le village où réside sa grand-mère. Elle fait pousser dans son jardin des tomates, du gombo, de la grande morelle et de la laitue. Elle commercialise d’ailleurs déjà cette dernière variété de salade. Cependant, le maraîchage n’étant pas très fructueux lors de la saison des pluies, Armelle compte reprendre progressivement la transformation d’aliments. Grâce au soutien financier de ses parents, la jeune femme a délimité sa parcelle avec des planches en bois. Elle bénéficie également du soutien d’un de ses voisins qui l’aide régulièrement. Pour l’arrosage des légumes, elle n’a d’autre choix que de s’épuiser à effectuer des allers-retours. Matins et soirs, elle se rend au château d’eau où elle paye 25F pour une bassine d’eau.


Enfin, Louis élève des lapins avec son père, renommé dans le secteur de la cuniculture. Grâce à tous les enseignements acquis pendant le programme, il sait comment prendre soin de ses bêtes. Il suit les portées régulières et s’assure de leur fournir nourriture, eau et médicaments. Il est le seul jeune qui élève des lapins, activité pourtant très prometteuse dans la région !


Le programme TERSAA est financé par l’Agence française de développement, Air France, la Communauté d’Agglomération de Roissy Pays de France, Servair, la Fondation AnBer, la Fondation Taroko, la Fondation Ditumba, la Fondation Bel et la Fondation de France.

Article rédigé par Léa Pottier, Chargée de Programmes Formation et Insertion Professionnelle chez Acting for Life.