Le Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale (PARCS) dans les territoires transfrontaliers du Bénin, Burkina Faso, Ghana et Togo a pour objectif de renforcer la cohésion sociale à travers des initiatives dans l’agropastoralisme et la formation professionnelle des jeunes. Avec un budget de 2,5 millions d’euros sur trois ans, ce projet vise à améliorer la stabilité et l’intégration sociale dans des zones stratégiques souvent marquées par l’insécurité.

Pour en savoir plus sur le projet PARCS, cliquez ici


Bilan à mi-parcours : objectifs et réalisations

Après 18 mois de mise en œuvre, l’atelier intermédiaire a permis de dresser un bilan des activités réalisées. Les objectifs étaient d’évaluer les progrès accomplis et de planifier les prochaines étapes pour atteindre les résultats escomptés d’ici la fin du projet. Les principales avancées concernent :

  • Le renforcement des synergies avec des initiatives locales et régionales.
  • La formation et l’insertion professionnelle de jeunes en situation de précarité, notamment dans les métiers liés à l’agropastoralisme et aux énergies renouvelables.

Focus sur l’agropastoralisme et la mobilité du bétail

La mobilité des troupeaux en Afrique de l’Ouest a été affectée par l’aggravation de l’insécurité dans les zones transfrontalières. Trois grandes tendances se dégagent :

  1. Zones d’opacité : Certaines régions sont inaccessibles en raison de l’insécurité, rendant difficile le suivi des mouvements de bétail.
  2. Installation forcée des éleveurs : De plus en plus d’éleveurs s’installent de façon permanente dans les pays côtiers comme le Bénin ou le Ghana, modifiant ainsi la dynamique traditionnelle de transhumance.
  3. Augmentation des flux ouest-est : Les éleveurs traversent désormais les pays côtiers pour accéder aux pâturages et aux marchés, créant de nouvelles tensions dans les zones transfrontalières.


Focus sur les initiatives par pays :

Bénin : Former pour lutter contre la précarité des jeunes

Au Bénin, 20 jeunes, dont 3 femmes, ont été formés dans le secteur de l’électricité. La majorité de ces jeunes vivent dans des conditions de grande précarité, avec des difficultés d’accès à l’eau, à l’électricité, et une insécurité alimentaire. Ces femmes, issues de milieux vulnérables, sont particulièrement exposées aux risques de marginalisation. En participant à des programmes de formation technique, elles acquièrent des compétences leur permettant de subvenir aux besoins de leur foyer tout en évitant les pièges de l’extrémisme violent. Par ailleurs, le projet a permis de sensibiliser les communautés locales à travers des émissions radiophoniques en langues locales sur la paix et la cohésion sociale.

Togo : L’agropastoralisme comme levier d’insertion

Au Togo, 29 jeunes, dont 9 femmes, ont été formés aux métiers de l’agropastoralisme. Parmi eux, 8 jeunes se sont déjà installés dans les domaines du maraîchage et de l’élevage. D’autres ont élaboré des plans d’affaires en vue de financer leurs projets. Cependant, les jeunes du Togo, comme dans les autres pays du projet, restent inquiets pour leur avenir, confrontés à des revenus faibles et à un environnement socio-économique incertain. En parallèle, des formations en électricité photovoltaïque ont permis à plusieurs jeunes d’exercer à titre privé ou d’être recrutés par des institutions.

Burkina Faso : La mobilité restreinte, un défi pour les jeunes éleveurs

Au Burkina Faso, l’insécurité a fortement impacté les jeunes, notamment ceux impliqués dans l’élevage. En raison de l’occupation des zones pastorales par des groupes armés et de la fermeture des marchés à bétail, de nombreux jeunes ont perdu leurs moyens de subsistance. Le projet cherche à redonner espoir à ces jeunes en les intégrant dans des initiatives de formation et d’insertion adaptées aux conditions locales.

Ghana : Une diversification des opportunités

Au Ghana, le projet PARCS a permis de former 120 jeunes, dont 54 femmes, dans des secteurs comme l’agriculture et l’électricité. Ces chiffres révèlent une avancée significative dans l’inclusion des femmes dans des secteurs techniques, souvent perçus comme étant réservés aux hommes. Ces formations, qui leur permettent d’obtenir des certifications professionnelles, sont essentielles pour renforcer leur position sur le marché du travail. Grâce au soutien du projet PARCS, ces jeunes femmes peuvent aujourd’hui envisager de créer leurs propres entreprises ou de se faire embaucher par des institutions locales.

Lutter contre la vulnérabilité des jeunes : un enjeu majeur

L’une des principales forces du projet PARCS réside dans sa capacité à répondre aux besoins des jeunes en situation de vulnérabilité. Le recrutement de ces jeunes s’est fait sur la base de critères de précarité, et les formations ont été adaptées pour répondre à leurs besoins immédiats tout en favorisant leur insertion professionnelle. Le projet prévoit également un accompagnement post-formation pour assurer que ces jeunes puissent s’installer durablement dans leur nouvelle activité, avec l’appui d’institutions locales.

Les jeunes, acteurs du changement

Malgré un contexte sécuritaire détérioré, les jeunes formés dans le cadre du projet PARCS jouent un rôle essentiel dans le renforcement de la cohésion sociale et du développement économique de leurs régions. En leur offrant des compétences professionnelles adaptées aux besoins du marché, le projet contribue à transformer leur avenir et à stabiliser les territoires. Le défi reste cependant de maintenir ces initiatives à long terme et de continuer à soutenir ces jeunes afin qu’ils deviennent des acteurs de la paix et du progrès dans leurs communautés.