Un travail de recherche[1] portant sur les inégalités multi-dimensionnelles en Afrique de l’Ouest montre que « la situation des femmes pauvres peu scolarisées en milieu rural est bien pire que celle du reste de la population ». Bien qu’il y ait relativement plus de femmes africaines présentes sur le marché du travail que dans d’autres régions du monde, beaucoup d’entre elles exercent un travail informel, mal rémunéré, peu productif et n’ont accès à des formations professionnelles.

Ainsi, un rapport du PNUD[2] met en évidence que disposer d’une proportion égale de femmes et d’hommes dans la population active, d’un accès équitable au travail rémunéré et d’un niveau identique de productivité permettrait d’augmenter le PIB de l’Afrique de 5 à 18 %. Ce sont précisément les pays qui présentent les plus grands écarts entre les genres qui ont le plus à gagner dans ce processus.

Dans les pays d’Amérique latine en dépit d’un indice de développement humain plus élevé, tous les indicateurs démographiques, sociaux ou économiques révèlent aussi des inégalités multi-dimensionnelles très marquées hommes/femmes, ville/campagne, régions dynamiques/régions en crise.

Enfin, il convient également de souligner que les impacts du changement climatique diffèrent en fonction du genre. Les femmes et les filles sont plus vulnérables aux impacts climatiques que les hommes : les crises climatiques creusent les inégalités de genre.

C’est pourquoi Acting for Life (AFL) poursuit ce double objectif de réduire les inégalités de genre et de renforcer l’impact économique de ses projets à travers une meilleure inclusion des femmes qui y contribuent ou en bénéficient. De ce fait, la prise en compte de la problématique des inégalités de genre est devenue une partie intégrante de nos démarches et de nos projets selon trois axes :

  • ­­­­­­­En cohérence avec son modèle, Acting for Life fait en sorte que cette problématique soit portée aussi et avant tout par ses partenaires. En effet, les dimensions culturelles et sociales étant particulièrement prégnantes, le changement ne peut être porté que par les acteurs du développement au niveau local. Ainsi, AFL incite et accompagne ses partenaires vers une féminisation progressive de ses instances de gouvernance, de son management et de ses salariés. La prise en compte des problématiques de genre dans leur plan d’actions et leurs projets est fortement encouragée.
  • Avec ses partenaires, Acting for Life identifie pour chacune de ses thématiques d’intervention les leviers les plus pertinents qui permettent de réduire les inégalités de genre. Par exemple, nos projets contribuent à valoriser les métiers les plus féminisés d’une chaîne de valeur ou à faciliter l’accès des jeunes femmes aux formations professionnelles à haute intensité de main-d’œuvre peu féminisées. Nos actions permettent de les accompagner d’une façon spécifique tout au long du cycle de formation et dans leur processus d’insertion professionnelle.
  • L’association s’attache à mesurer en premier lieu les progrès en matière de participation des femmes et les retombées en termes économiques et sociaux de cette plus grande participation. En second lieu, AFL s’attèle à évaluer d’une part, l’appétence des femmes à participer et à faire valoir leurs droits et, d’autre part, l’acceptabilité des hommes (au sein des organisations partenaires, les personnes accompagnées dans le cadre de nos projets) à soutenir ce mouvement de rééquilibrage entre les genres. Ces analyses ont pour objectif de nourrir la réflexion sur le montage des nouveaux projets, de contribuer à définir les priorités des organisations partenaires en matière d’égalité de genre et, de faciliter l’échange des bonnes pratiques entre organisations.

[1] Analyse des inégalités multidimensionnelles en Afrique de l’Ouest et stratégie de réduction des inégalités Auteur Teresa Cavero – Projet de recherche DEVCO, AFD, AECID et OXFAM – Novembre 2020
[2] Closing gender gaps in labour and productive resources in Africa – UNDP – Novembre 2018