Appui à 20 000 agropasteurs et pasteurs affectés par la crise sécuritaire
La région de l’Est du Burkina Faso est traversée ces deux dernières années par une vague de violence caractérisée par des attaques terroristes répétées, dans quasiment toutes les provinces de la région. Les auteurs de ces attaques, prennent pour cible à la fois les civils, les représentants de l’administration et les forces de sécurité. Ces attaques terroristes ont des conséquences néfastes pour toute la communauté : les déplacements sont limités et contrôlés à l’intérieur de la région, des infrastructures publiques sont détruites, des écoles doivent fermer etc.
Les populations pastorales, soutenues depuis plus de 10 ans par Acting for Life dans les zones rurales de la région, sont particulièrement touchées par ces attaques du fait de la mobilité exigée par leur métier. Leur temps et espace de travail sont réduits, le fonctionnement des marchés à bétail est perturbé, et les itinéraires de transhumance modifiés. La fréquentation des marchés à bétail et les prix des animaux ont notamment chuté de l’ordre de 40 % selon les acteurs de la filière. De plus, les transhumants et convoyeurs de bétail se retrouvent parfois assimilés aux terroristes et sont régulièrement victime d’exaction et de bavures militaires.
L’Action
C’est dans ce contexte extrêmement préoccupant que le Centre de Crise et de Soutien du Ministère des Affaires Etrangères français a octroyé un financement à Acting for Life afin d’agir d’urgence pour le soutien aux ménages vulnérables dans les 12 communes de la Région de l’Est les plus affectées par cette crise sécuritaire. Ce projet d’une durée d’un an, a pour objectif de renforcer la capacité de résilience d’au moins 20 000 agropasteurs et pasteurs par le biais de la cohésion sociale et en facilitant l’accès à l’eau et à l’alimentation du bétail.
Le projet va permettre de
- Appuyer la filière bétail, secteur stratégique pour la sécurité alimentaire et le développement économique du territoire.
- Assurer la distribution d’aliment pour le bétail pour limiter la perte de poids des animaux et la croissance des jeunes animaux en saison sèche.
- Réaliser des forages pour l’accès à l’eau des familles et des animaux sur des points stratégiques le long des couloirs de transhumance.
- Animer des débats informés pour assurer le dialogue entre les acteurs non étatiques, les autorités locales et religieuses, les forces de sécurité et les journalistes de la région afin d’obtenir une meilleure compréhension de la filière et éviter les confusions entre mobilité pastorale et terrorisme, et améliorer ainsi la qualité de traitement de l’information liée à la crise sécuritaire.
Les indicateurs clefs et impacts
- 85 tonnes de céréales, 280 tonnes d’aliment bétail, 20 000 bottes de foin et 500 blocs de pierre à lécher distribués,
- 3 forages pastoraux réalisés sur les axes de passage des troupeaux transhumants,
- 3 structures de gestion crées pour assurer une gestion inclusive et durable des points d’eau,
- 4 débats informés animés sur les enjeux de la mobilité du bétail regroupant les leaders d’opinion.