Utiliser les connaissances et l’expertise de nos partenaires pour anticiper, prévenir et atténuer les crises au niveau local.
Contexte
Les mouvements de bétail ont considérablement changé au cours de l’année 2023, principalement en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans toute la région, en particulier au Burkina Faso, et de la fermeture des frontières pour des raisons de sécurité et de santé au Bénin et au Togo.
Trois changements importants peuvent être notés :
- La chute du Naira, associée à la fermeture des frontières du Bénin, a entraîné d’importants mouvements de bétail d’est en ouest du Niger et du Bénin vers le nord du Ghana en passant par le Togo.
- L’insécurité dans l’est du Burkina Faso a poussé les communautés d’éleveurs à se déplacer au sud, dans les pays côtiers. Mais la fermeture des frontières avec le Bénin et le Togo a fait de la frontière avec le Ghana la dernière option possible.
- Les tensions intercommunautaires dans la région de Bounkhani (Bouna) en Côte d’Ivoire ont eu pour conséquence que les communautés d’éleveurs. Fuyant l’insécurité dans l’ouest du Burkina Faso, ils ont traversé le nord de la Côte d’Ivoire pour se rendre dans la région de l’Upper West au Ghana.
Le Ghana est devenu par défaut le refuge « sûr » des éleveurs dans le contexte d’une profonde incertitude dans les pays environnants. Sans cela, les communautés vulnérables n’auraient nulle part où se tourner. Tous les signes indiquent qu’une situation de plus en plus dangereuse se prépare dans le nord du Ghana qui, si elle n’est pas gérée, aggravera une situation déjà délicate entre les communautés locales et les éleveurs. Il est essentiel que les communautés du nord du Ghana soient préparées à l’impact de ce changement. Tout d’abord, en termes de fourniture de ressources et de soutien aux réfugiés. Mais aussi en termes de perception erronée des éleveurs et de la communauté Fulani.
Le projet SAPSOC 3 a été conçu dans cette optique. La mise en place du système d’Analyse, de Veille, d’Alerte et d’Intervention Localisés (AVAIL) permet d’utiliser les connaissances et l’expertise de nos partenaires concernant le secteur pastoral pour anticiper, prévenir et atténuer les crises au niveau local.
L’action du SAPOC 3
Le projet SAPSOC 3 vise à renforcer la capacité des acteurs étatiques ciblés et des communautés sélectionnées dans le territoire agropastoral transfrontalier entre le Burkina Faso et le Ghana à répondre aux menaces d’une crise multidimensionnelle : sécuritaire, économique et sociale. Et plus spécifiquement, grâce à l’action, les communautés locales du territoire transfrontalier sont mieux préparées et disposent d’outils pour anticiper, gérer et répondre aux crises au niveau local.
Le RECOPA et CLIP, nos partenaires locaux dans le cadre de ce projet, disposent déjà des connaissances et de l’expertise concernant le secteur pastoral dans leurs territoires respectifs. Ainsi, le mécanisme AVAIL structurera et formalisera ce travail. Il permettra de mener une analyse et tirer des conclusions pour éclairer les processus de prise de décision.
À travers le projet SAPSOC 3
- Les perceptions erronées et prolifiques concernant les éleveurs de bétail et la communauté Fulani sont déconstruites. Ceci afin de renforcer la cohésion sociale et de préparer les communautés du nord à l’arrivée des communautés d’éleveurs réfugiés.
- La collecte d’informations et de données est formalisée pour alimenter un système d’alerte précoce ciblant spécifiquement le secteur pastoral.
- L’analyse et la diffusion de ces informations aux principales parties prenantes est soutenue. Aussi, dans le but de faciliter les processus de prise de décision.
- La concurrence autour des ressources est réduite. Grâce à un meilleur accès en eau, le niveau de vie des populations vulnérables aux effets de l’insécurité est amélioré.
Les indicateurs clefs et impacts du projet SAPSOC 3
- 10 débats informés
- Distribution de 200 cartes d’identité aux éleveurs
- 50 relais de veille communautaire
- 14 espaces de dialogue
- 4 points d’eau construits
- 6 réunions semestrielles et/ou des réunions ad hoc dans les situations d’urgence
- 4 réunions transfrontalières
- 2 supports de communication sur la situation pastorale
- 2 Comités de pilotage technique établie
- Utilisation de 2 fonds d’intervention locale
