Projet PROACT : PROjet de développement économique de la filière Agropastorale et gouvernance Commune des Territoires au Sénégal et en Guinée |
Améliorer les conditions de vie des populations agropastorales
Contexte
La filière bétail est un secteur stratégique pour les pays ouest-africains, un parfait exemple d’intégration régionale. Avec 60 millions de bovins et 160 millions de petits ruminants, elle fournit jusqu’à 65% de la viande bovine consommée en Afrique de l’Ouest. Au-delà de la viande, du lait, du cuir et des peaux, le secteur agricole doit également prendre en compte d’autres valeurs économiques et sociales telles que la contribution à la production agricole, la sécurité alimentaire et les économies des ménages. Aujourd’hui, l’élevage soutiendrait les revenus de 80 millions de personnes en Afrique de l’Ouest.
Le projet PROACT intervient dans la région de Kédougou au Sénégal et les régions de Labé et de Kankan en Guinée. Dans un contexte de décentralisation dont l’apport de ressources financières reste limité, la filière bétail constitue un levier de ressources fiscales mobilisables pour l’aménagement et la gestion de l’espace, la formation, l’emploi. Dû à la situation géographique et climatique de ces territoires, l’économie locale est basée sur l’agriculture, l’élevage, la pêche, le commerce transfrontalier (surtout le bétail-viande) et les mines d’or. Les réserves/parcs naturels de chaque côté des frontières jouent un rôle clé dans la gestion des ressources locales.
Concernant la filière agropastorale, les liens entre le Sénégal et la Guinée sont nombreux et complémentaires. Les animaux sénégalais se déplacent vers la Guinée en période de saison sèche, en raison de la diminution des pâturages et de l’accès limité à l’eau. À l’inverse, les animaux guinéens arrivent au Sénégal pour être vendus à de meilleurs prix sur les marchés. En outre, le fort dynamisme économique de la région de Kédougou a accru la demande locale en produits issus de la filière bovine et ovine.
L’action
La vocation de l’élevage à être porteur d’une approche-territoire réside dans le fait que la mobilité s’exerce sur des ressources dépassant le cadre d’une commune, d’une région jusqu’à couvrir un espace transfrontalier. À cela s’ajoute le fait qu’à travers la mise en marché des animaux, l’élevage génère toute l’année des revenus pour les agents économiques, mais aussi pour les collectivités, grâce aux quais et marchés à bétail.
Le projet PROACT propose une approche transfrontalière Sénégal et Guinée, de la filière à travers la porte d’entrée économique à deux niveaux : un travail sur les retombées fiscales pour les collectivités locales et le développement d’activités génératrices d’emplois et de revenus en lien avec la filière sur les territoires d’accueil et de passage des animaux. De fait, la mise en valeur de l’impact économique de l’agropastoralisme permettra de faire évoluer positivement la perception de l’élevage au niveau local et de sortir de l’approche conflit, en apportant du dialogue et les conditions d’apaisement des situations de tensions.
Objectifs :
Ainsi, l’objectif général du projet PROACT est d’assurer un développement économique cohérent et pacifié de la filière agropastorale au niveau des territoires transfrontaliers de la région de Kédougou au Sénégal et des régions de Labé et Kankan en Guinée. Plus spécifiquement, le projet entend améliorer les conditions de vie des populations agropastorales grâce à l’augmentation de la productivité de leur cheptel et l’appui à la valorisation des produits de la filière.
Le projet PROACT vise à
- permettre aux acteurs-clefs du secteur, les autorités déconcentrées et décentralisées de définir des stratégies pertinentes pour un développement cohérent de la filière sur leurs territoires ;
- améliorer la productivité de la filière agropastorale et les initiatives de valorisation des produits qui en sont issues ;
- mettre en place un mode de gouvernance partagée de la filière agropastorale.
Les indicateurs clefs et impacts du projet PROACT
Populations bénéficiaires
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Bénéficiaires directs : 34 849 personnes dont 10 454 femmes (30%) incluant les éleveurs et agropasteurs, les organisations de producteurs (groupements et associations) et les transformateurs des produits de la filière (lait…) ainsi que les collectivités territoriales (les services techniques des différentes collectivités).
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Bénéficiaires indirects : 252 915 personnes dont 75 874 femmes (30%) incluant notamment les services déconcentrés de l’État, les professionnels de la filière bétail-viande, les associations de marchés à bétail, syndicats de commerçants, les consommateurs de produits de la filière, les ménages touchés à travers les bénéficiaires directs, les habitants des collectivités territoriales via les retombées fiscales et/ou la mise en place de dispositifs de veille.
Résultats attendus
- Formation d’un noyau de facilitateurs locaux au Sénégal et en Guinée pour animer et démultiplier le module sur les enjeux du commerce du bétail / Sensibilisation des opérateurs aux enjeux de la filière agropastorale à travers la démultiplication du module commerce du bétail sous forme de débats informés / Formation en cartographie /outils de collecte de données à destination des acteurs de filière, services techniques et des collectivités locales / Mise en place et animation d’outils d’aide à la décision (collecte de données statistiques marchés à bétail et quais, cartographie, kobocollect …).
- 20 nouveaux facilitateurs formés ; 8 débats informés animés soit 200 personnes sensibilisées (25% de femmes) ; 20 personnes formées à la collecte de données ; 12 infrastructures marchandes suivies et 6 cartes territoriales de la filière produites ; 2 visites d’échange réalisées.
- Réalisation d’aménagements agropastoraux et d’infrastructures marchandes / Appui au développement de services aux éleveurs (parcs de vaccination, appui à la santé animale) / Appui à la l’amélioration de la productivité des animaux (embouche, stockage du fourrage, aliment bétail…) et valorisation des produits laitiers (mini laiterie) / Appui à la structuration des acteurs locaux (groupements).
- 3 points eau réalisés et 5 infrastructures marchandes aménagées ; 3 parcs de vaccinations construits, 9 000 têtes de bovins/ PR vaccinées et 3 kits d’appui vétérinaires ; 180 personnes formées à la conservation du fourrage, 10 tonnes d’aliment bétail mis à disposition et 5 points de collecte de lait et 1 mini laiterie appuyés (50% de femmes et de jeunes appuyés) ; 20 groupements appuyés et formés ; 10 initiatives économiques soutenues (50% de femmes et de jeunes appuyés).
- Appui au processus de structuration de regroupements de collectivités / Mise en place de conventions pour la gestion des aménagements agropastoraux (COGES sur les infras/ contrats délégation gestion) / Formation des services financiers des collectivités locales / Animation d’ateliers de restitution technique et budgétaire sur les résultats économiques de la filière agropastorale /Mise en place de dispositifs de veille (Relais de Veille Communautaire, RVC).
- 1 étude sur le cadre juridique des intercollectivités ; 11 conventions de gestion d’infrastructures agropastorales mises en place ; 2 formations des services financiers des collectivités réalisées ; 6 ateliers de restitution technique et budgétaires tenus ; 30 RVC fonctionnels.
Ce projet est financé par l’Agence française de développement (AFD) et bénéficie également du soutien d’Air France.