40 jeunes diplômé.e.s en écoconstruction rejoignent le marché de l’emploi
Souvenez-vous : le projet d’Appui aux Métiers de la Pierre et de l’Ecoconstruction (PAMPEC), financé en grande partie par l’Agence Française de Développement est un projet multi-pays mené par Acting for Life au Togo, au Mali, et au Bénin. Il concerne actuellement 250 jeunes en formation dans le domaine de la construction durable (terre et pierre). Le PAMPEC est la continuité, dans les 3 pays concernés, de 2 autres projets de formation et insertion professionnelle soutenus par AFL : le projet FIPEC au Bénin et au Togo et le projet PAMP au Mali.
Adaptation à la crise sanitaire
Malgré la crise sanitaire liée à la COVID 19, les centres de formation du Bénin, du Togo et du Mali ont su s’adapter. Les nouvelles envoyées par nos partenaires sur le terrain sont encourageantes. Si les jeunes inscrit.e.s en CAP ont été contraint.e.s de stopper quelques mois leur apprentissage, les apprenants.e.s en formation courte (6 mois), ont pu terminer leur cursus. Cela a été possible grâce aux effectifs plus réduits de ces promotions (10 à 15 élèves), et aux chantier-écoles pédagogiques extérieurs aux établissements. Au Togo par exemple, les 10 jeunes en formation au CREFTP (Centre Régional d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle) de Dapaong (région des Savanes au nord du Togo) ont participé à des chantiers-écoles en mai et juin 2020, sous la supervision du chef de travaux : construction d’un bâtiment écologique à partir de briques de terre compressée et stabilisée (BTCS), d’une rampe en pierre dédiée aux personnes en situation de handicap devant la Chambre Préfectorale des Métiers de Tône, ou encore, d’une demie coupole. Ces chantier-écoles font en effet partie intégrante des parcours d’apprentissage des élèves.
Le saviez vous ? Les BTCS : ces briques écologiques présentent l’avantage d’être fabriquées à partir de matériaux naturels (terre, faible quantité de ciment), de bien isoler de la chaleur, du bruit, de la pluie et de réguler la température. La construction à partir de BTCS est plus simple et plus rapide que la construction en béton.
Le 30 juin 2020, le CRETFP Dapaong a ouvert ses portes à l’occasion de la cérémonie de clôture de la formation aux métiers de la pierre et de l’éco-construction. Les 10 maçons formés à ces techniques innovantes et écologiques se sont vu remettre des attestations, et des cartes de demandeurs d’emploi. Ils ont proposé aux spectateurs une démonstration des méthodes de construction en pierre et en BTCS, et ont vanté les avantages de l’utilisation des matériaux locaux dans leur métier. Le maire de Tône les a encouragés dans cette voie en leur souhaitant un avenir prometteur.
Au Bénin, les 15 jeunes ayant achevé leur formation aux techniques d’écoconstruction ont également été diplômés. La cérémonie s’est déroulée le 31 août dernier, en présence des autorités locales, au centre de formation Liwéitari à Natitingou (nord-ouest du pays). Les artisan.e.s ont proposé aux invités une exposition de leur travail : un bloc de toilettes conçu en matériaux écologiques (3 toilettes, 3 douches), destiné aux femmes du centre. Notons que ces apprenant.e.s avaient aussi construit une boutique de produits manufacturés.
Au Mali également, 15 élèves ont terminé leur formation courte le 31 mai 2020, et ont reçu leurs attestations.
Quelle insertion pour ces nouvelles et nouveaux diplômé.e.s ?
Tout au long de leur apprentissage, les maçon.ne.s parviennent à trouver des opportunités de chantiers rémunérateurs, qui leur permettent de se professionnaliser et d’entrer progressivement sur le marché du travail. Ils et elles sont encouragé.e.s dans ce sens par les centres de formation et les ONG locales partenaires d’Acting for Life. Ces dernières cherchent aujourd’hui des solutions pour l’insertion des jeunes issus du PAMPEC, et des projets précédemment soutenus par AFL.
Au Bénin, des rencontres avec des entreprises ou des organismes d’aide à l’insertion sont organisées par notre partenaire local. 3 représentants de l’ACAD ont effectué une mission sur 3 communes béninoises, en juin 2020, dans le but de parler du PAMPEC, de la formation, et d’échanger des contacts.
Au Mali, les jeunes sollicitent APAPE/PH dans le cadre d’aides à la mobilité, pour l’acquisition de petit matériel (type brouettes, pelles) ou encore pour se former à des thématiques ciblées (élaboration de devis).Les 15 jeunes ayant terminé leur formation courte en juin, ont suivi des cours de renforcement en informatique, toujours dans une logique de favoriser leur accès à l’emploi. Pendant la période de fermeture des écoles liée au Covid-19, certain.e.s d’entre eux ont pu trouver des chantiers rémunérateurs: par exemple, Niama, en formation courte de 6 mois au CFPB – a pu réaliser le crépissage d’un magasin de stockage d’échalotes à Goundaga (cercle de Bandiagara). Il a bénéficié d’une aide à la mobilité prévue dans le PAMPEC pour réaliser ces travaux.
Au Togo, plusieurs élèves ont décroché des chantiers, au sein d’une entreprise, en sous-traitance, à leur compte ou pour des particuliers. Certain.e.s ont choisi de mettre en avant leur savoir-faire, en réalisant des petits travaux-vitrines à leur domicile, attirant l’œil de passants. Si la crise sanitaire a compliqué les choses, les jeunes réussissent toutefois à trouver régulièrement des activités, a minima: fabrication de parpaings, élévation de murs, crépissage, etc. Quelques chantiers ont pu avoir lieu grâce à l’aide de GEVAPAF, notamment la construction d’une charbonnière au sein d’un centre de formation agricole, et un chantier BTCS à Sodoké (région centrale). Notons que GEVAPAF s’est doté de 3 presses à briques, nécessaires aux artisan.e.s qui pourront en bénéficier dans le cadre de leurs activités (fabrication de BTCS). Les jeunes Togolais.e.s ont aussi suivi des formations à la recherche d’emploi, proposées par l’ANPE des Savanes, complémentaires à leurs connaissances techniques.
Dans le cadre du projet PAMPEC, Acting for Life et ses partenaires incitent les jeunes filles à intégrer les formations aux métiers de la pierre et de l’écoconstruction. Si l’insertion sur le marché du travail leur est souvent plus compliquée, nous suivons de près leur parcours. Deux filles qui passent en 3èm année de BT Génie Civil effectuent un stage pour l’Entreprise du Bâtiment et des Travaux d’Hydraulique (EBaTH) dont le siège est à Kara au Togo. Elles participent à l’implantation, aux fouilles, à la construction et au coulage de dalles.
Merci aux équipes chargées du projet PAMPEC chez AFL, ACAD (au Bénin), GEVAPAF (au Togo) et APAPE-PH (au Mali) pour ces nouvelles et les photos du projet.